Pourquoi les roux et les rousses ne bronzent-ils pas ?

Pourquoi rousseur et bronzage ne font-ils pas bon ménage ? Les roux ne pourraient-ils définitivement pas bronzer ? Faisons le point sur la génétique pour répondre à toutes ces questions !

La saison estivale est une période parfois frustrante pour les roux. Alors que blonds, bruns ou châtains changent subitement de couleur et arborent avec fierté un teint hâlé et des couleurs dorées, les roux, eux, fuient bien souvent le soleil comme le diable.

Pour ma part, je ne suis jamais aussi souple que l’été, traquant du bout des doigts et dans des contorsions parfois improbables la moindre parcelle de ma peau vierge d’écran total. Et quand une fois tartinée, je luis de mille feux tel un éclaireur du désert (oui, les plages bretonnes ont des airs de Sahara pour la rousse que je suis), j’enfile le T-shirt anti-UV qui colle, m’enroule dans mon paréo jusqu’au nombril, n’oubliant pas le petit gilet pour les bras, la casquette pour le crâne et le sable… pour les orteils. Bref, j’ai chaud comme jamais et je colle comme personne, mais au moins, j’évite la combustion instantanée, la peau qui pèle et la cloque qui suinte, cette dernière image finissant généralement par me conforter dans mon choix. Oui, j’ose le dire : je ne suis pas blanche par dépit, je le suis parce que c’est un choix !

Comment bronze-t-on ?

Mais avant d’être esthétique, le bronzage est avant tout une réaction naturelle de notre peau pour faire écran aux rayons UV et éviter le développement des cancers cutanés. Ainsi, face au soleil, les mélanocytes, cellules pigmentaires dont nous sommes tous pourvus, vont produire de la mélanine.

Il existe deux principaux groupes de mélanine : les eumélanines (pigments bruns foncés ou noirs dont la fonction principale est de protéger notre peau des UV) et les phéolomélanines (pigments jaunes, oranges ou rouges). La proportion et la densité entre ces deux pigments varient d’une personne à une autre et entrent en jeu dans la couleur de nos cheveux, de nos yeux et de notre peau.

Lorsque le dosage en eumélanines est plus important chez un individu, sa peau bronzera au contact du soleil, la mélanine remontant vers les couches supérieures de l’épiderme où elle s’accumulera pour agir tel un bouclier face aux UV.

Mais chez la plupart des roux, ce sont les phéomélanines qui sont largement majoritaires (ceci explique aussi la teinte de notre chevelure). En cas d’exposition au soleil, notre peau est alors plus exposée aux UV, est donc moins protégée et peut même brûler : ce sont les fameux coups de soleil.

Pourquoi les taches de rousseur ressortent-elles plus l’été ?

Comment alors expliquer que nos éphélides sont souvent plus visibles l’été ? La raison est simple : si nous ne bronzons pas (ou peu), nous produisons tout de même de manière localisée ces petits îlots pigmentés (dont la couleur serait due à la grande présence de phéomélanines), ceux-ci constituant notre mécanisme de défense à nous. C’est pour cela que les bébés ne naissent pas avec des éphélides, celles-ci apparaissant essentiellement après des expositions au soleil, surtout durant l’enfance. En toute logique, plus nous côtoyons le soleil, plus nous produisons de mélanine et plus nos taches de rousseur sont visibles et peuvent parfois même se multiplier.

À noter toutefois que les éphélides ne sont pas l’apanage des roux puisqu’elles ne sont pas uniquement liées à une exposition au soleil et peuvent aussi avoir une origine génétique.

Des roux qui bronzent : ça existe ?

Eh bien oui, même si cela est plutôt rare, il arrive que certaines personnes rousses bronzent. Vous le savez peut-être : c’est une codification particulière du gêne MC1R qui est à l’origine de notre chevelure rousse. Ainsi, c’est ce gène qui est responsable de la proportion entre eumélanines et phéomélanines. Mais il existe plusieurs variations du gène MC1R et c’est pour cela que tous les roux n’ont pas nécessairement la peau claire (Source : Être(s) roux – Éditions Goater – 2018).

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