Les roux et les rousses dans la publicité : quand le stéréotype se veut vendeur

Si les roux constituent une minorité au sein de la population, il est surprenant de constater à quel point ils sont surreprésentés dans les publicités. La rousseur, si singulière et symbolique, constitue en effet un atout de poids pour les annonceurs en quête d’efficacité.

D’une durée moyenne de 30 secondes, les spots promotionnels se doivent d’aller droit au but. Quoi de plus simple alors que de jouer avec les stéréotypes ? Amplifiés ou détournés, leur utilisation a pour objectif une compréhension immédiate du message, mais ils témoignent aussi d’une vision simplificatrice du monde qui nous entoure. La preuve en images.

La rousse décalée, vedette d’une publicité pour Le slip Français

Un O.V.N.I. publicitaire pour une entreprise en quête de nouveaux modes de production. Fondé en 2011, Le Slip Français a fait le pari du 100 % made in France et du respect des savoir-faire. Pour coller à cette image décalée, la campagne publicitaire se devait aussi d’être tout aussi originale. Ce test-produit digne des Nuls où une ménagère des années 60 évalue la résistance de slips à coups des marteaux vaut vraiment le détour ! Alors, quoi de mieux qu’une rousse pour marquer encore un peu plus la différence ?

AMV : la publicité qui joue avec les mots… et les roux

« Pour sa nouvelle prise de parole publicitaire, AMV opte pour l’humour. Résolument décalée, cette campagne signée nogood industry repousse les frontières du calembour pour établir AMV comme la référence incontestée de l’assurance deux-roues. L’idée ? L’assurance des deux roux. Oui, ils ont osé ». Humour de bas étage ou blague gentillette, chaque roux y verra ce qu’il souhaite, avec la sensibilité qui est la sienne. Ne me demandez pas mon avis ! Je n’ai pas envie de mordre aujourd’hui. Ce fut en tout cas un pari gagnant pour AMV. Ces publicités pour les deux-roues ont largement fait parler d’elles.

Volcanique et courageuse : la rousseur version Volvic

Et si l’on troquait le verre de lait contre une gorgée de Volvic ? Ce spot publicitaire met en scène une fillette bien décidée à dépasser ses terreurs nocturnes. Les yeux grands ouverts face à l’obscurité de sa chambre, elle témoigne d’une force de caractère et d’un courage qui la rendent touchante. Ne réveillez pas le volcan qui dort…

Quand un M&M’s se fait dévorer par une rousse

https://www.youtube.com/watch?v=oD8reo9rnpU

La sage et douce blonde avait bien raison de mettre ce M&M’s en garde contre Carole. « Le chocolat la rend complètement folle. Elle te dévorerait ». D’une poigne pleine d’énergie, la sensuelle rousse attrapera avec frénésie le premier bonbon qui lui passera sous la dent. Et comme le plaisir n’attend pas, elle n’hésitera pas à le croquer, aussitôt montée dans la voiture. Rousse, sexy et gourmande, pour ne pas dire nymphomane,  ce personnage aurait eu toute sa place dans la bande-dessinée Les Rousses de Herpé et Smilton !

« Je suis rousse, et alors ? » : la rousse sensuelle qui boit de la Killian’s

Il y a les publicitaires inspirés et il y a les autres… Ce spot fait clairement partie de ceux qui jouent avec les stéréotypes. Tourné en 1986, on y voit une rousse semblant sortir des flammes de l’enfer et agressant par sa simple présence toutes les femmes (blondes) aux alentours. Dans un geste irrépressible, un homme enlève sa bague de mariage, un autre brise un verre entre ses mains. La rousse est dans la place. Nul ne saurait lui résister. Les blondes séduisent comme elles peuvent en buvant … de la blonde. La rousse, elle, dérange et choque, en buvant sa Killian’s avec une sensualité ostentatoire. Nous avons laissé de côté le maquillage outrancier des années 80. Quid des clichés ?

Quand une publicité pour le fromage cherche à adoucir les mœurs…

Ah qu’il est beau ce monde où tous les enfants s’aiment et se régalent en mangeant des douceurs fromagères. La nature, les jeux, les rires et les sourires… Des filles et des garçons, blonds, bruns et roux jouent en toute bienveillance, emplis d’une gaieté non dissimulée. On en oublierait presque l’attitude de nos chers bambins dans la cour d’école. Les publicitaires jouent ici la carte de la mixité … capillaire et sexuelle, pour vanter des produits soi-disant fabriqués dans le respect des bonnes pratiques. Manger du fromage et tout ira mieux après… L’industrie alimentaire voudrait-elle nous faire devenir chèvre ?

1 réflexion au sujet de « Les roux et les rousses dans la publicité : quand le stéréotype se veut vendeur »

  1. Bonjour,

    Effectivement, je l’ai remarqué aussi. Dans presque toutes les publicités, il y a un roux ou une rousse. Quand on a remarqué cela, il encore plus facile d’en avoir la confirmation.
    Je n’ai rien contre les roux, mais c’est plutôt contre ces neuneus des agences de publicité qui pensent que ça va faire vendre en plus. Ils ont dû tomber sur une enquête à la noix et se sont lancés le défi de mettre un roux dans chaque pub. C’est grotesque… Une autre fois, ils passeront à autre chose, il faudra peut-être mettre un chat dans chaque publicité ou prononcer le mot ‘cacahuète’. Désolant.

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